L’Iran, pourquoi l’Iran ? Nous préparions initialement un road trip dans les Pyrénées Orientales qui ne nous excitait pas tant que ça au final, même si la destination est fort attrayante.
Nous nous sommes mis à la recherche d’un billet d’avion pas trop cher et sommes tombés sur une offre pour Téhéran à 240€ AR.
On se regarde avec mon mari et ça donne un : chiche ? et nous voilà donc à J-10 avant le départ pour une destination qui nous est totalement inconnue…
Sans plus tarder, tout y passe : forums, guides, émissions, bibliothèque municipale, tout est bon à prendre pour s’imprégner du pays… et pour esquisser un itinéraire qui se dessinera au fil de notre périple.
Nous savions plus ou moins ce que nous voulions voir tout en gardant une grande liberté de changement en cours de route (aucune réservation à l’avance).
Après 10 années d’isolement qui ont laissé des richesses à l’abandon nous profitions de la réouverture progressive du pays. C’est le moment de visiter ce pays pas encore éraflé par le tourisme.
Tout au long de notre guide (cliquer ici) je réponds à toutes les interrogations avant le départ et donne un maximum de conseils pour réussir au mieux son voyage en Iran.
Arrivés à 23h à l’aéroport de Téhéran, c’est à bord d’un « Taxi clandestin » que nous rejoignons la ville de Qom à 1 heure de route (23 Euros la course) où nous passons notre première nuit, préférant visiter la capitale en fin de périple.
Qom
Au lever du soleil, nous découvrons la deuxième ville la plus religieuse du pays après Mashad : QOM (se prononce Gom).
Nos premiers pas dans la ville sont aussi curieux que les regards portés sur nous. On sent une atmosphère assez particulière, mystique et froide à la fois.
A deux minutes de notre hôtel se trouve la maison du grand Chah Khomeyni (devenu un musée), qui avait étudié la théologie chiite à Qom. Arrivés devant, l’agent de sécurité nous fait signe de rentrer, quand soudainement un homme nous vire comme des « mal propres », nous ne saurons jamais pour quelle raison… Des habitants ayant assistés à la scène nous suggèrent de nous consoler avec le musée juste en face qui expose la vie et quelques vêtements d’Ayatollah. C’est en traînant des pieds que nous nous y rendons !
Soyons francs, ça ne casse pas trois pattes à un canard !
Bref, nous continuons vers le mausolée de Fatima, haut lieu de culte des iraniens ou plutôt des chiites.
A l’entrée, les femmes doivent passer sous une tente pour être fouillées par sécurité.
Mes filles et moi-même sommes refoulées, pour tenues non conformes, tchador oblige, mes tongs et mon pantalon ne passent pas !
Nous cherchons un tchador quand une autre entrée nous apparaît, nous retentons, en lançant un « Salam Aleykoum », après une hésitation l’agent nous fait signe de rentrer et sans tchador !
Nb : L’accès est interdit aux non-musulmans.
Le mausolée se trouve dans une pièce aux murs ornés de miroirs qui la font briller de mille feux.
Une foule de femmes passent des morceaux de tissus sur les murs, embrassent les murs puis contournent le tombeau en larmes.
Tout autour de la place, se trouvent des boutiques souvenirs, des restaurants …
Anecdote : A notre sortie, sur l’esplanade, un mollah intrigué par mon physique de maghrébine voilée (et non en tchador) et en plus en tongs avec les pieds à l’air s’adresse à moi en arabe avec un sourire réprobateur qui en disait long. Ne pouvant répondre, il comprend que nous sommes étrangers et nous demande d’où nous venons.
Sous le ton de la plaisanterie il me rappelle que ma tenue n’est pas adéquate…
Notre avis :
Nombreux touristes nous font savoir que Qom ne les intéresse pas, la jugeant trop stricte et religieuse. Perso, je trouve dommage de passer à côté de cette ville qui dégage une atmosphère si étrange et si unique. Rien que pour cela l’expérience en vaut le détour ne serait-ce que pour une heure ou deux.
Infos pratiques
Nuit à l’Olympic Hotel _ Chambre familiale propre et spacieuse (Prix annoncé 70€ et négociée à 42€).
Repas du midi dans un boui boui pour 1€50 le plat traditionnel.
Info trajet de Qom à Kashan _ Bus local car plus de bus Vip/Pers_ 1h45 de route
Kashan _ Village d’Abyaneh _ Désert Maranjab
Kashan, ville réputée dans le monde pour la qualité de tissage de ses tapis « fait main ».
Ce sont des oeuvres d’art aux motifs et aux couleurs qui respectent les traditions ancestrales que l’on peut encore admirer dans le bazar de la vieille ville.
Les autres intérêts de la ville sont ses maisons historiques et son vieux hammam qui se trouvent dans le même périmètre.
Info : Possibilité d’acheter un Pass pour les 3 visites à 5€ /Personne sinon 3€/ Visite.
Le second jour, c’est accompagné d’un chauffeur (35€/Jour) que nous visitons : Fin garden, le village rouge, le désert Maranjab et Holy Chirine à la tombée , très très grosse journée !
Fin garden, comme partout dans le pays les jardins sont une institution car les iraniens aiment se promener à l’ombre des arbres, tremper leurs pieds dans les fontaines ou encore pique niquer.
Ceci dit, nous l’avons trouvé sans grand intérêt.
Village d’Abyaneh qui se trouve à 80 kilomètres de Kashan (1h de route), est la raison principale de notre venue à Kashan.
Nous sommes en période de vacances scolaires et jour férié en mémoire du vénéré Ali, ce qui explique la foule de locaux en visite ce jour là.
C’est sous un soleil de plomb que nous déambulons dans le village historique au milieu de maisons fraîchement rénovées.
Pour observer des ruines de 2500 ans d’âge, il faudra emprunter les chemins perpendiculaires.
Seules 300 vieilles âmes y habitent aujourd’hui, les plus jeunes étant partis dans les grandes villes pour le travail. Ils reviennent le week-end rendre visite à leurs grands parents.
Si vous avez un petit creux, ce gentil couple prépare de pommes de terre à la plancha
Sur le retour, le chauffeur nous emmène à la découverte de Noush Abâd à 23 mètres sous terre, une des plus grande ville souterraine au monde découverte il y a une quinzaine d’années. Les habitants s’y réfugiaient en temps de guerre.
La cité était dotée d’un impressionnant aqueduc pouvant contenir 1500 m3 d’eau.
Non loin du château (enfin ce qu’il en reste, soit 3 murs encore debout) !
Prix : 4 Euros /Adulte pour la visite et entrée libre pour le château.
Désert Maranjab, se trouve à 1 heure de route et 60 kilomètres dont 40 kilomètres de piste qui sont accessibles en berline.
C’est dans la peau de Marco Polo sur la route de la soie que nous entrons dans le désert, à quelques détails prés, notre chameau roule et nous nous arrêterons aux premières dunes et non en Chine !
Premier stop aux abords du lac salé censé nous offrir un tableau de nuances de blanc mêlées aux crevasses de la terre pour un spectacle grandiose. La nature en décidera autrement, en faisant couler quelques gouttes d’eau gommant les nuances blanchâtres.
C’est notre deuxième désert (le 1er étant à Oman) mais celui-ci est le premier à répondre en tous points à l’idée qu’on s’en faisait : de parfaites dunes de sables en forme de vagues, faire des roulades à en perdre la tête, se brûler les pieds …
Le meilleur moment du séjour pour les filles qui se sont éclatées à faire des roulades …
A noter : A l’entrée il faut payer 2 Euros par voiture et présenter son passeport.
Pour grimper sur les dunes prévoir des chaussures fermées, le sable était bouillant, nous échappons de peu à une brûlure au 2ème degré !
Holy Chirine annonce la fin de cette grosse journée. Un peu comme Fatima à Qom, le mausolée est un lieu de recueil important pour les iraniens. S’y rendre le soir pour la voir illuminée.
Pour résumer, à voir à Kashan et ses environs :
- Le bazar dans la vieille ville
- Mosquée Aghabozorg
- Hammam d’Amir Ahmed qui est en réalité un musée
- Maison des tabatabaei
- Le mausolée de Chirine
- Jardin de Fin
- Village rouge d’Abyaneh
- Désert Maranjab
Infos pratiques
Logement, Ehsan Historic Guesthouse, 50€ la chambre familiale avec douche commune + petit déjeuner (Prix négocié à la réception).
La 2ème nuit passée chez notre chauffeur, immersion dans une famille iranienne, l’étage n’était pas très clean (20 euros avec demi-pension).
Restaurant, nous avons suivi les recommandations d’un local qui nous a envoyé au Negin Historic Hotel, un ancien palais reconvertit, réputé pour son khebab à l’agneau parfumé à la cannelle, une spécialité de Kashan. L’endroit est très grand et joli, pour les plus gros budgets vous pouvez également y loger.
Info trajet de Kashan à Ispahan _ Bus (gare Kavev) _ 3h de route _ 3 Euros/Pers
Ispahan ou Esfahan
Nous y sommes !!!! On avait tant lu sur son histoire, tant imaginé sa beauté et tant décrit comme étant le petit joyau de l’Iran.
Ancienne ville commerçante, Ispahan, est une ville étape dans la route de la soie comme en témoigne son Bazar qui entoure la principale place « Immam Khomeini », une des plus grandes au monde.
La grande place change de décor au crépuscule, elle s’illumine de mille feux, les pelouses accueillent tapis, théières, marmites tout y est pour profiter de la fraîcheur nocturne et de la chaleur familiale !
A Ispahan nous arrêtons le temps, 3 jours, pour visiter ses palais et ses mosquées, sans nul doute les plus belles du pays. Nous nous sommes mis au rythme Iranien, en flânant, nous arrêtant à l’ombre d’un arbre pour lire, jouer ou faire une sieste.
Petite pause à mi-chemin entre le centre historique et le quartier arménien
Le pont Khaju, cet ouvrage reliant la quartier Khaju à celui des zoroastriens est une belle représentation de l’architecture Persane. Eclairé le soir, le rendu est superbe !
Nous avons consacré une journée à la visite des principaux monuments qui se trouvent dans un périmètre assez restreint. Cela commence sur la place Khomeini aussi connue sous le nom Naghsh-e Jahan qui résume assez bien l’époque « Safavide » :
le Palace Ali Qapu pour le côté politique, les mosquées du Chah Abbas 1er et du Ckeikh Loftollah pour le religieux et le bazar qui l’entoure pour la partie commerciale.
La place Khomeini
La grande mosquée du Shah
A une dizaine de minutes de marche le « Palace Chehel Chotun » est en rénovation comme les principaux sites d’ailleurs, ce qui est dommage pour nos yeux, mais nécessaire pour la préservation de ce précieux patrimoine.
Palais Ali Qapu
Nous finissons la journée au « Abassi Hotel », le plus bel hôtel d’Iran, et pour cause cet ancien palais reconvertit est magnifique. L’entrée et l’accueil sont majestueux et payants.
Il faut s’acquitter de 5€/Personne pour visiter l’enceinte de l’hôtel incluant une boisson ou une glace, je vous conseille celle à la pistache, une tuerie !
Le lendemain, direction le quartier arménien pour visiter Jolfa church, une bonne heure de marche en totale immersion dans la ville.
Comment aire photo de la fille: on peut admirer entre autre le travail artisanal et minutieux des émaillers.
A voir :
- Place Naghsh-e Jahan
- Mosque Cheikh Lotf Allah
- Mosquée du Chah Abbas 1er
- Le palais Ali Kapu
- Le palais Hasht Behesht
- Le palais Chehel Sotun
- Cathédrale Saint Sauveur d’isfahan
- Pont Cajou
- Hôtel Abassi
- Quartier Arménien + Jolfa Church
Infos pratiques
Transport, il y a 4 gares routières à Esfahan dont la principale est « Kaveh ».
Le centre ville se trouve à 4 km, de nombreux taxis attendent à la sortie des bus, bon courage pour la négo, le juste prix doit être 4€ (200000 Ryals).
Autre option, le bus, moins d’1€, mais ne vaut pas le coup lorsqu’on est 3 ou 4.
Au retour nous avons pris un « taxi clandestin » pour 3€.
Restaurant traditionnel, le Naqh-e Jahan qui se trouve à l’étage dans le bazar très prisé des touristes locaux. Les repas sont succulents, servis sur des banquettes, entre 4 et 10 € le plat.
Logement au Sepahan hotel
Autre choix qui nous aurait plu le Dibai House, pour son aspect historique et traditionnel complet à notre passage.
Info trajet de Ispahan à Yazd _ 4h de route _ 3 Euros / Pers
Anecdote: A peine sortis du taxi, un bus en direction de Yazd nous klaxonne, bonne pioche nous sommes clients mais seuls deux places sont dispos. Nous hésitons entre attendre un autre bus ou tenter un trajet de 4 h avec les filles sur les genoux.
La galère l’emporte, nous montons, Dieu merci, de jeunes filles aux âmes charitables ont un coup de coeur ou pitié de notre grande, qui apprendra le perse coincée entre leurs deux sièges !
Yazd
Belle surprise, je ne m’attendais pas à une ville aussi agréable, si calme et reposante après la grande « Ispahan ». Néanmoins, une journée suffit pour visiter la vieille ville.
La place principale de la vieille vile où se trouve la prison d’Alexandre (on y voit pas grand chose) ainsi que l’église
Surnommée « la ville des attrapes vent », en référence à la construction particulière des maisons dont la spécificité tient du vent qui bute sur la tour faisant rentrer l’air frais à l’intérieur.
Je vous conseille fortement le roof top du « Art House café » (à côté de Mehr café) à l’heure du coucher de soleil pour profiter d’une superbe vue sur les toits de la ville. On en profitera pour y dîner et découvrir la spécialité de la ville, le « Shuli » une soupe de légumes.
On apprécie de se perdre dans les ruelles de la vieille ville bordées de murs en torchis qui nous rappellent la ville de Tiznit (au Maroc). De vieilles maisons ont été transformées en charmants restaurants ou salon de thé.
La visite de la mosquée du Vendredi est un incontournable, mais après Ispahan, il est difficile de s’émerveiller. Vu que nous sommes musulmans nous ne payerons pas l’entrée car elle est considérée comme un temps de prière et non une visite.
Le bazar en lui même n’est pas très étendu et il vous semblera probablement moins intéressant que celui de Shiraz ou d’Esfahan. Beaucoup de bijouteries et peu d’artisanat.
TOUR DES SILENCES
Situé à 20 minutes en voiture de la vieille ville (15 km) nous partons à la découverte d’un rituel de la religion zoroastrisme incroyable qui n’existe plus depuis 50 ans.
Explication du rite qui a pris fin dans les années 60 :
Dés lors qu’une famille zoroastrienne venait de perdre un proche, se dirigeait dans une pièce qui servait d’abri et de bureau de transition avant le dernier Adieu. Le corps était exposé au milieu de la pièce, un membre venait déposer un morceau de pain sur le ventre du défunt qu’un chien venait renifler, si le chien laissait ce bout de pain cela signifiait que le corps dégageait encore une énergie et qu’il était juste dans le coma, cas très rare où la famille repartait avec le corps.
A l’inverse si le chien prenait le morceau de pain, cela signifiait la fin … et le corps était placé dans un trou d’une profondeur de 20 m qui sera dévoré par les oiseaux à 80% et les 20% restant devenaient poussière grâce au soleil et un peu de produit chimique pour éliminer les bactéries.
Aujourd’hui, les Zoroastriens sont enterrés dans la tradition musulmane.
Légende dans le sens de l’horloge: la 2ème tour de silence moins visitée et sans escalier, vue depuis la tour, le trou ou était déposé les défunts et l’entrée du site.
Cette pratique hors norme et captivante est encore représentée par ce vieil homme âgé de 9 décennies, que nous présente notre guide. Il s’agit du dernier visage a avoir participé aux cérémonies Zoroastriennes dont la dernière a eu lieue 50 ans auparavant.
KHANARAK _ CHAK CHAK _ MEYBOD
Un détour uniquement pour Yazd ne vaut pas le coup sans y inclure la visite des trois sites de Khanarak, Chak Chak et Meybod (comptez entre 15 et 20 euros le chauffeur à la journée après négo !).
Anecdote: Sur la petite place en face de la prison d’Alexandre, Ibrahim accoste mon mari. En bon français, il l’ignore ; insistant gentiment mon mari prend la peine de l’écouter. Ibrahim se présente et comprend à notre accent d’où l’on vient et nous demande alors :
« Pourquoi les français sont irrespectueux en nous rabaissant lorsque nous souhaitons leur parler? » Mon mari le prend pour lui, et lui explique que les français en règle général sont très méfiants et ont toujours peur de se faire arnaquer … « ahhhhh nous dit il, nous n’avons pas l’habitude de ce genre de réactions, je comprends mieux maintenant ! »
Pour faire bref, Ibrahim sera notre chauffeur le lendemain et une de nos plus belles rencontres en Iran.
La fameuse place principale de la vieille ville où nous avons rencontré notre super guide
Et notre super guide sur la route entre Khanarak et Chak Chak !
KHANARAK, nous arrivons sur les ruines du château datant de plus de 1000 ans. Accolé se trouve le caravansérail qui date de 200 ans mais reconstruit sur l’emplacement de l’ancien présent il y a 1600 ans. La légende raconte que le Chah Abbas avait construit 1000 caravansérails, et lorsqu’on en parlait, il trouvait que 1000 se disait trop facilement ce qui amenuisait son exploit. Il ordonna d’en détruire pour que l’on dise neuf cent quatre vingt dix neuf, 6 mots valaient mieux qu’un !
Pont dont on ne connaît pas la date de construction
Caravanserail où l’on peut demander un thé qui nous a été servi avec de délicieux gâteaux (inclus dans le prix normalement), le guide a fait la demande pour nous.
CHAK CHAK est à 35 kilomètres de Kharanak (et 60 km de Yazd). Nous empruntons une route montagneuse, ce qui change des routes désertiques habituelles.
Nous arrivons dans le plus haut lieu de culte des Zoroastriens. Des personnes du monde entier viennent se recueillir 5 jours au Printemps.(30% d’Iran, 30% d’Inde et 40% du reste du monde).
Ce lieu de culte est née de la légende de Hayat, fille de Shab Abbas (roi au temps des Sasavides) poursuivit par des envahisseurs. Pour sauver sa peau elle se réfugia dans cette fameuse montagne et se mit à prier Dieu de l’épargner d’un tragique sort. Soudain, la montagne s’ouvrit en deux et se referma en l’emportant.
A gauche le tronc d’arbre qui aurait servi à fabriquer le bâton de marche de la princesse et à droite le refuge dans la montagne
MEYBOD, se trouve à 50 kilomètres de Chak Chak et 45 minutes de voiture. L’heure de la pause déjeuner à sonné, nous décidons de nous rendre dans le superbe caravansérail Shah Abassireconvertit en restaurant. Je vous le conseille vivement, excellente nourriture (endroit à touristes avec prix de touristes mais les vaut largement).
Le fameux caravanserail où on s’est bien régalé. L’immense cour centrale nous laisse imaginer les nombreuses caravanes de passage accueillies.
Juste en face se trouve « The Iced house » qui date de 350 ans. Pour la petite explication, à l’extérieur se trouve deux bassins quu vont se remplir d’eau de pluie qui va geler en Hiver pour se transorler en une énorme plaque de glace. Cette dernière sera découpée par tranche de glace puis superposée avec de la paille et ainsi de suite dans l’enceinte du bâtiment. Ainsi, les habitants disposaient de glaçons tout l’été, ingénieux !!!
A 200 mètres se trouve la maison des pigeons voyageurs que nous n’avons pas visité préférant la surprise d’Ibrahim. Ibrahim nous propose un cours de poterie avec un artiste passionné. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit absolument pas d’un piège à touristes, aucune attente en retour.
Nous avons passé un super moment où chacun a pu passer derrière la tour. A la fin nous voulions payer le potier, impossible, il a refusé de manière catégorique. On a donc voulu acheter des petites tirelires, une petite façon de les remercier en voulant payer un peu plus cher, impossible également, ils nous les ont vendu à moins d’un euro !! Si vous êtes de passage n’hésitez pas à leur rendre visite.
Si l’envie de jouer les potiers vous tente voici leur site : http://www.ceramkala.ir
Nous finissons la journée en beauté, avec la visite du château de Narin Qal’eh qui se trouve juste à coté (3 euros / Pers). On profite du coucher de soleil sur les toits de la ville.
A voir :
- Médina, sans louper le coucher de soleil depuis un roof top
- Bazar
- Mosquée du Vendredi
- La tour des silences (à 20 minutes de la vieille ville)
- Aux alentours : Khanarak, Chak Chak et Meybout
Infos pratiques
Logement : Nombreux hôtels traditionnels se trouvent aux pieds de la mosquée Jamé, non loin du « Silk road Hôtel » un des plus connu. N’hésitez pas à arpenter les ruelles pour faire votre choix, comptez entre 30 et 40 Euros négociables sans soucis.
Nous poserons nos sacs dans le charmant « Kohan Hôtel » les chambres sont très très simples et pas des plus jolies mais la valeur ajoutée se trouve dans son patio arboré, fleuri et entouré de banquettes très appréciables en fin de journée.
Autre option sympa : Friendly guest house
En résumé, deux jours pleins me semblent suffisants si vous voulez voir l’essentiel.
À partir de la gare routière, de nombreux bus pour Shiraz (à 5 bonnes heures de bus) ou Esfahan.
Info trajet de Yazd À Kerman_ 5h15 de route _ 3 Euros/Pers
Kerman jusqu’au désert de Dasht e Lut
La veille encore, nous hésitions à savoir : nous rendre à Kerman ou non ??
Le détour pour Kerman nous demandait un gros effort de heures de bus pour ensuite 8 heures pour rejoindre Shiraz.
Notre curiosité de découvrir le désert des Kalouts a eu gain de cause et c’est reparti pour un tour de manège en bus !
Arrivée dans la nuit, nous n’avons pas le temps de trouver un chauffeur pour les visites du lendemain, nous passerons donc par notre hôtel qui nous proposera un driver qui ne parle pas anglais à 35€ la journée (prix négocié).
LA VIEILLE VILLE, un petit tour au bazar-E Vakil pour changer ( IoI ) qui dégage une âme avec ses coupoles, ses dédales. On visitera également le vieil hammam transformé en musée.
Marchand d’épices à la medina
L’intérêt ne se trouve pas dans la ville elle même mais plutôt dans ses alentours.
Nous avons fait le choix d’une grosse journée et même une très grosse journée de visite de la région, pour être honnête nous avions mal estimé les distances.
Au programme :
- Mahan
- Les montagnes colorées
- Rayen
- Désert Dash e Lut (Kalouts)
MAHAN, à 40 km de Kerman et 35 minutes de route, nous commençons la visite du tombeau du saint Soufi Nematullah Vali datant du XVIème siècle. Visite assez rapide qui sera marquée par la rencontre d’un mollah intrigué par nos origines (grâce à lui nous ne payerons pas les 3€ d’entrée) et nous offrira même des fruits succulents.
A 3 km se trouve le très joli jardin du Prince Bagh e Shahzadeg (4€ l’entrée) qui invite à la détente.
Accueillis par cette fontaine en escalier, nous montons le temps d’une pause gourmande sur les divans iraniens.
MOUNTAIN COLORED ou les montagnes colorées dans notre patois, nous sommes à 65 km de Mahan (et 100 km de Kerman), pause « pleins les yeux » ou « wahou ». On crapahute dans ce paysage qui semble presque irréel, la vigilance est toujours de mise avec les enfants.
RAYEN, 40 km plus tard, pause déjeuner au niveau du rond point principal où se trouve un resto qui est le rdv des gens de passage, on y a très bien mangé. Après avoir repris des forces nous voila près à découvrir l’impressionnante citadelle fortifiée datant du 4ème siècle durant la période Sassanide.
DESERT DASHT-E LUT, on a gardé le meilleur pour la fin car le clou du spectacle s’admire en fin de journée pour profiter des couleurs du coucher de soleil.
Nous nous trouvons dans l’un des endroits les plus chauds et arides au monde (température max 70°), la fin de journée permet aussi de profiter d’un climat plus clément.
C’est depuis les hauteurs d’un kalout que la magie opère, le spectacle est grandiose. On arrête pas de tourner sur nous même, pour profiter de ce tableau naturel exposé sur 360°. Ce sera assis que nous laisserons le soleil s’évaporer dans cet immense désert de sel.
Je m’arrête à 5 photos car je pourrai continuer encore longtemps …
Pour info : Nous avons rencontré un couple de français hyper sympa au passage (Renya si tu nous lis) qui nous a fait leur retour après avoir passé 3 jours dans le désert en 4X4 en dormant à la belle étoile. Ils nous ont fait savoir que nous avions vu le principal à l’entrée du désert et que le coût pour y passer deux ou trois nuits n’était pas justifié.
Infos pratiques
Logement : Nuit à l’hôtel Akhavan Hotel, 30 Euros la chambre double + extra bed, prix négocié à fond. Style rococo tout ce que je déteste mais bon arrivée très tard dans la nuit nous avons pris le plus connu, la chambre est propre. Demi-pension possible.
Chauffeur : Conseillé par l’hôtel, négocié à 35 Euros la journée, 400 km parcourus.
Info trajet de Kerman à Shiraz_ 5h30 de route _ 9 Euros/Pers (Bus VIP)
Shiraz
Nous sommes à 900 kilomètres de Téhéran et si vous venez de Yazd comme nous, il faut environ 5 bonnes heures de bus. Ancienne capitale de l’empire perse, Chiraz est également la capitale des arts et de la culture que ce soit la lecture, l’écriture ou encore les poèmes à l’image du célèbre poète Afez enterré dans la ville.
Shiraz vaut essentiellement par son bazar, quelques beaux jardins « symboles de l’amour » mais Persépolis reste incontestablement la principale visite.
L’incontournable bazar récemment rénové, est considéré comme un des plus beaux d’Iran. On se laisse emporter par ces belles couleurs, enivrer par ces fortes odeurs d’épices et surprendre par ses cours intérieures qui cachent des merveilles architecturales, on se régale à s’y perdre !
Nasir ol-molk, surnommée la « mosquée rose », en raison des faïences sur le plafond est une création des artistes iraniens au profit de la mosquée. La beauté du lieu provient de ces vitraux qui reflètent leur couleurs de l’arc en ciel grâce aux rayons du soleil. Elle est considérée comme la plus belle mosquée d’Iran et même du monde pour certains.
Pour résumer _ A voir/ A faire si plus de temps
- Mosquée Nasir Ol Molk
- Mausolée Dont Chah Cheragh
- Palais, jardin, bazar dont celui Vakil
- Tombeau du poète Afez , passage obligé pour tous les touristes (on peut s’y rendre facilement en bus du centre ville mais le taxi n’est pas cher, un salon thé restaurant se trouve à l’intérieur
- Tour de Pise version iranienne
- Mont Zagros
- Lac salé Maharloo
- la forteresse Karim khan, les jardins delgosha avec ses bâtiments en pur style Shirazi, le bazar couvert
Info pratique
La gare routière se trouve à une dizaine de kilomètres du centre ville, ne passez pas par les « accosteurs » qui vous attendent à la descente du bus et qui vous factureront le double du prix. Nous achetons notre billet au comptoir de taxis officiels (qui se trouve à la sortie) à 100 000 Ryals soit 2€.
Logement : Parhami Traditional House,très bon choix, chambre très propre, spacieuse, accueillant, convivial mais un peu difficile à trouver. Nous y avons également diné. 65€/Chambre familiale avec 4 lits, prix avant négo !
Autre option: Accolé au Parhami, se trouve la maison d’hôte « Raz » qu’on a trouvé moins jolie.
Sinon la rue Roodaki non loin du bazar Vakil est connu pour ses nombreux logements.
Se restaurer : Le Roodaki restaurant qui se trouve à côté de l’hôtel TOOS (mention spéciale pour son Kebab Koubide), il y a également le célèbre restaurant « Vakil », petit bémol, il pratique des prix à « touristes » (ferme à 20 h).
Info trajet _ Chriraz _ Perspolis _A 70 km
Persepolis
Bienvenue dans le site phare du pays qui est à l’origine des milliers de visiteurs à Shiraz, ville de résidence.
L’’empire était plus connu sous le nom de Perse, appellation de la Grèce antique inspirée de la ville de Persépolis. Le site datant du 6ème siècle avant Jésus Christ, dominait le monde 200 ans jusqu’à l’arrivée Alexandre le Grand.
Quoi de plus ludique pour mes louloutes que de leur faire le cours d’histoire du jour en dimension réelle ?
Bon, il est difficile pour elles de s’imaginer l’histoire du site au milieu des ruines, nous avons dû faire diversion en rentrant dans la peau des célèbres personnages qui ont animé Persepolis.
Néanmoins, nous avons été frustrés par les planchers en bois qui recouvrent les sublimes escaliers sculptés, par ces chemins balisés qui dénaturent la visite et le manque d’explication.
Se rendre à Persepolis par ses propres moyens
Alors la question fatidique est… comment s’y rendre quand tout le monde (= tour opérateurs, taxis, particuliers) veulent profiter de ce juteux business en demandant entre 60 et 80 Euros ?
Pour avoir une idée, lorsque nous avons pris un chauffeur à la journée dans le reste du pays, on payait 30 euros pour 400 km parcourus.
On nous a expliqué qu’on ne pouvait y aller sans être accompagné. Faux, ce n’est pas si difficile en plus d’économiser des pépettes et pour couronner on partage un bon moment avec les locaux !
Itinéraire qui nous a coûté 18 euros à 4 (alors seul bien moins cher) :
Près de la gare routière « Karendish » (par laquelle on est arrivé), se trouve une autre gare routière pour mini-bus du nom de » Ali Abne Hamze ». Vous pouvez aussi dire » savari for Marvdasht » (c’est notre astuce de toujours donner la destination au chauffeur de taxi pour ne pas qu’il se trompe de gare).
Nous prenons un Savari (taxi collectif), à 4 nous occupons la banquette arrière sachant que notre dernière de 4 ans compte pour du beurre (3€). L’option mini bus est encore moins cher 25 000, 0,5€/Pers.
Une fois à Marvdasht, Persepolis n’est plus qu’à 10 Km, seul un taxi permet de nous y rendre.
A nos calculettes _ Trajet Shiraz à Persepolis pour 4 personnes :
De notre hôtel à la gare routière en taxi = 150 000 Ryals (3 euros)
De la gare routière à Marvdasht en savari = 150 000 Ryals (3 Euros)
De Marvdasht à Persepolis en taxi = 200 000 Ryals (4 Euros)
Retour Persepolis à Shiraz en taxi « uber » = 400 000 Ryals (8 Euros)
Prix Total pour 4 personnes = 18 Euros (on peut réduire le prix en prenant les mini bus).
Depuis Shiraz, nous remontons par la province du Kurdistan avant de regagner Téhéran, le récit arrive très vite …
Téheran
On nous avait conseillé de commencer par la capitale pour prendre le pouls du pays mais nous avons préféré nous écouter en terminant par Téhéran et ce, sans aucun regret. Moins attirés par les mégalopoles nous avons pris le parti de lui réserver le temps restant, soit 1 journée et demie.
Arrivée
Nos premières heures sont désastreuses, pollution, bruit, stress, on manque de perdre la vie à chaque fois qu’on traverse une route, le risque est 20 fois plus important que dans le reste du pays, nous rentrons à l’hôtel exténués.
Après une bonne nuit de repos, l’objectif du jour est : apprivoiser la ville. L’idée, est d’éviter les chauffeurs suicidaires en prenant le métro au maximum.Arrivée en fin de journée la veille, nous notons une grande différence en ce début de journée qui est bien plus calme, pas calme mais juste moins agité !
Le marché de Teheran ne ressemble à aucun autre et n’est pas dédié aux touristes, il s’agit d’une rencontre incroyable entre artisans, commerçants, fabricants et clients. Très bien organisés on y trouve de tout, des fabricants de tapis aux vendeurs de fruits et légumes, on y a même trouvé des poussins colorés !
Téhéran un musée à ciel ouvert, ou le street art est mis à l’honneur avec de nombreuses peintures qui racontent l’histoire du pays, des martyrs, de ses habitants …
Palais du Golestan, chef d’oeuvre somptueux de l’ère khadjare est une belle représentation de l’art perse et fait de cet endroit un lieu d’inspiration pour les artistes.
Par respect des règles, pas de photos de l’intérieur.
Ce sera le monument le plus cher que nous avons visité dans le pays avec des prix à la carte en fonction de ce que vous voulez voir.
Naderi café, cet endroit mythique figé dans les années 90 reste le lieu de rencontre des étudiants, artistes, écrivains, des nostalgiques … et aussi des serveurs grincheux !
Azari restaurant et tea house, ne reculez pas face au nuage de fumée provenant des narguilés de Téhéranis assis à l’entrée. Des banquettes vous attendent dans le fond pour vouss ervir un bon thé ou déguster un succulent dizi, un style de ragoût préparé à base de mouton, pois chiches, pommes de terre, oignons et haricots blancs.
Adresse : Valiasr Ave, Tehran 11369 (Se trouve en face de la gare)
L’avenue Vali-ye As, j’ai profité des boutiques pour acheter de beaux châles
- Palais du Golestan
- Bazar,le plus grand du monde et pas à touristes
- Musée : national d’Iran, Reza Abbasi, musée d’art contemporain entre autres
- L’avenue Vali-ye As …
Si plus de temps pourquoi pas …
- Skier à 1 heure de Téhéran et à 3000 mètres d’altitude dans le massif d’Elbourz, une télécabine relie les 7 stations dont les plus connues Shemshak et Dizin
Logement :
Nuit au Amir Kabir, prix annoncé 64€ et négocié sur place à 56€ pour une chambre familiale. Un bon choix en terme de rapport qualité/prix, on aime les logements qui racontent une histoire, pas trop mal situé à moins de 10 min de marche du métro.
Autre option dans la Rue Saadi qui propose des logements pas cher.
Centre de Téhéran
Les filles sont contentes que ce périple se termine, ce voyage a manqué de plages a leur goût, trop de visites, trop de temps de trajet, ce voyage n’est peut être pas adapté aux enfants à moins d’y réduire le rythme et d’y ajouter la partie Nord ou Sud pour ses plages.
Ne pas oublier que nous avons beaucoup de mal à ralentir notre soif de découverte ce qui peut être too much avec des enfants, nous avons un travail à faire dans ce sens.
Une bonne excuse pour envisager un nouveau voyage pour une mise en pratique.
Beau carnet de voyage qui m’a remémoré nombre de bons souvenirs.
Avec un respect de la langue française et une qualité de rédaction qui fait plaisir à lire.
Quelques remarques :
– le jardin de Fin est réputé auprès des iraniens pour le suicide imposé au ministre réformateur Amir Kebir.
– les zoroastriens ne sont toujours pas enterrés comme les musulmans, même si les Tours du silence ne sont plus utilisées depuis un édit du Shah Pahlavi (le rite est toujours observé par les Parsis en Inde). Pour respecter l’obligation religieuse de ne pas polluer les éléments (dont la Terre), les tombes zoroastriennes sont placées au-dessus d’une couche isolatrice en ciment.
– la princesse honorée à Chak Chak était la fille du roi sassanide Yazdgard III, et non de Shah Abbas (prénom arrivée en Iran avec la conquête arabe). La dynastie safavide est beaucoup plus tardive (commence au XVIe).
– je suis impressionné par votre journée autour de Kerman. Bien remplie !
– perse désigne l’ethnie majoritaire en Iran. Persépolis, c’est le nom donné par les grecs, signifiant « ville des perses ». La province elle-même s’appelle encore le Pars.
Pour mettre vos pas dans ceux des héros de Samarcande (Amin Maalouf), il vous faudra repartir pour Qazvin et Alamut, Tabriz… Un Iran encore pas trop fréquenté.
Fabrice
J’aimeJ’aime
Merci Fabrice pour votre gentillesse et vos remarques instructives.
Qazvin et Alamut étaient au programme mais le temps nous a manqué. Une bonne raison pour revenir …
J’aimeJ’aime