Des cascades d’Ouzoud au lac Bin El Ouidane

Départ de Marrakech vers le lac Bin El Ouidane où nous passerons la nuit après une halte aux cascades d’Ouzoud. Pas très original jusque là, mais le plus croustillant se passera en fin de parcours !


Une rencontre sur la route, plutôt charmante …

A mi-chemin entre Marrakech et Ouzoud, nous nous arrêtons sur le bord de route, à l’entrée d’un village. C’est au milieu d’une oliveraie, que nous installons une nappe pour un pique nique improvisé.
Pendant le temps d’installation et que les filles s’amusent, un villageois s’approche de nous.
Olalalalala, on pense se faire taper sur les doigts pour s’être installés sur sa propriété … mais quelle idée? Nous sommes chez les berbères au grand coeur ! Ce gentil homme nous avertit de la dangerosité (voyant les filles courir pieds-nus) de bébêtes venimeuses pouvant les piquer !
On s’était un peu trop vite mis à l’aise, allez, claquettes pour tout le monde svp !

Anecdote : Nous rencontrons sur le bord de route une villageoise chargée qui vient d’être déposée par un taxi collectif. Nous lui proposons notre aide pour porter son sac de blé et les autres vivres qu’elles transportaient seule. Elle nous remercie et décline car son chauffeur (l’âne qu’on voit en arrière plan) l’attendait sagement.

 

Ouzoud

A deux heures et 150 km de Marrakech, nous arrivons aux cascades. Plus besoin de présenter la plus connue et plus haute (110  mètres) cascade du Maroc.
Très touristiques et très prisées, les cascades d’Ouzoud sont une pause fraîcheur pour les locaux et les touristes de passage.
La vallée habillée de figuiers, d’oliviers ou encore de caroubiers invite à la promenade.


Nous sommes à la mi-mai, très peu de touristes sont présents, quiétude et tranquillité sont de mises lors de notre balade autour des chutes.
Il est courant de rencontrer des singes magots ou caméléons.
Rien de tout cela pour nous, on se contentera d’ânes au travail à qui nous devons laisser la priorité de passage !

Pour admirer la chute d’eau au plus prés, il faut descendre les 688 marches qui mènent au pied de la cascade (pour ceux qui se posent la question, oui oui je les ai compté).

Une balade en bateau (pour 5 dirhams) vous y rapproche au maximum, éclaboussures garanties !
Nous nous installons sur un rocher pour admirer la cascade mais pas que … nous assistons également au concours du meilleur saut de groupes de jeunes locaux venus entre amis.
Les acrobaties s’enchaînent, fou rire garanti pour certains gros plats !

 

Pour remonter, c’est une autre histoire, au bout de 100 marches ça donne : » y’en a encore beaucoup ? », « maman je suis fatiguée », « papa porte moi » …

Place à mon expression préférée, « après l’effort le réconfort »: petite pause dans l’un des cafés, l’heure du thé à sonné…

Pas trop mal la vue !


Information

Il est possible de loger dans les alentours, chambres d’hôtes, hôtels, Riads ou le camping/auberge Zebra qui se trouve à 1 kilomètre où nous aurions logé si nous étions restés. Sur un coup de tête nous choisissons de nous écarter jusqu’au lac Bin El Ouidane moins touristique, à une heure de route pour y passer la nuit.

Possibilité de canyoning à la journée à partir de 15 ans, info sur le site Esprit vertical.

Bin El Ouidane

Ce lac au nom enchanteur « entre les fleuves » est né d’un coup de crayon bleu par des géographes et hydrauliciens dans les années 50. Eh oui, ce joli lac est artificiel !
Il a été engendré par un barrage installé sur la gorge de l’oued El Abid, situé à quelques kilomètres. Un projet colossal qui s’étend sur 3400 hectares (contre 2700 ha au lac d’Annecy). Il a permis de doubler la production électrique du Maroc et d’irriguer 150 000 ha de plaines.

Ce qui fait la beauté de ce site, ce sont ses couleurs, le bleu azuré de son eau contraste avec les couleurs ocres de la vallée des Ait Bougmez et le vert des chênes, oliviers et autres arbres qui l’entourent.

En terme d’activité il y en a pour tout le monde ; pour les amateurs de sports nautiques : ski, wakeboard…, pour les mordus de cylindrés : location de quads, pour les amoureux de la nature des balades en bateau vous emmènent dans les gorges de l’assif Ahanesal et enfin pour les passionés de pêche, le lac a été alimenté en carpes il y a 15 ans, des poissons de plus de 30 kg ont déjà mordu à l’hameçon.

Notre plus beau souvenir restera incontestablement notre rencontre avec la famille de Zahira.
La curiosité nous a mené sur une petite piste dont nous voulions connaître l’issue après avoir longé le lac. Nous ressortons sur un village où le temps semblait s’être arrêté 50 ans auparavant.
Nous passons devant une première maison où nous voyons une femme et ses ânes en plein battage de blé.
Interpellés, nous nous arrêtons et lui demandons si nous pouvons expliquer à nos filles son travail. Son mari, non loin nous fait signe de venir et voyant les filles captivées les initient avec sa femme.

Pendant ce temps, nous sommes invités à prendre un thé à la menthe avec un pain tout juste sorti du four pour accompagner l’huile fraîchement pressée de leur olivier. Il s’excuse de ne rien avoir d’autre à nous proposer ! Gênés et touchés et à la fois, nous le remercions en lui faisant savoir que nous venons de prendre le plus beau et meilleur repas au goût savoureux du bonheur !

Il est l’heure de déjeuner, les filles font la connaissance de Zahira la fille de nos hôtes, qui rentre de l’école. Avec son papa, ils nous font visiter leur maison au strict minimum.

Les filles découvrent une maison rudimentaire avec un four à bois dans une cuisine teintée de noir par le charbon, une pièce principale accolée à l’étable et une chambre avec des couvertures en guise de matelas.

Avant de repartir, nous voulions les remercier de leur hospitalité avec un peu d’argent pour améliorer leur quotidien. Nous ne le ferons pas, pensant qu’une somme (peu significative) risquerait de remplacer cette gentillesse naturelle par une gentillesse intéressée, comme on peut le constater après le passage de touristes de masse …

Nous avons opté pour du commerce équitable, en leur demandant de nous vendre de l’huile d’olive (qu’on payera plus cher par choix), une façon d’avoir un échange sain en valorisant leur travail. Quant aux filles, elles ont décidé d’offrir leurs jouets à leur copine de passage …

A Bin El Ouidane, notre cahier des charges a été plus que bien rempli : beaux paysages, belles  rencontres et pour couronner le tout un logement fort agréable.

Nous logerons dans la maison d’hôte « l’Eau vive« , où la beauté du lieu se trouve dans son emplacement, situé à flanc de collines et offrant une vue agréable et reposante sur le fleuve.

La maison d’hôte « l’Eau Vive »

 

Logement

Dar l’Eau Vive, prix 700 dirhams la chambre familiale (un lit double + 1 lit simple) + la demi pension.
Les + : Son emplacement, sa vue sur la rivière, le calme, le personnel très gentil, le bon tajine du dîner !
Les – : Les chambres un peu sombres, pas de wifi ou très peu ce qui peut gêner les digital nomads, ceci dit j’aurai pu l’inscrire dans les + pour ceux qui recherchent une déconnexion totale.

S’y rendre

Si comme nous, vous arrivez des cascades d’Ouzoud : 60 Km _ 1h de route via Azilal.

Autre provenance pour Bin El Ouidane

De Marrakech _ 190 km _ 2h30 _ Par la nationale  en direction de Marrakech/Fès
De Casablanca _ 220 km _ 2h30 _ Par l’autoroute en direction  Casa/Beni-Mellal

A voir dans les environs

  • Le souk du dimanche à Bin El Ouidane
  • La source d’Aîn Asserdoun de Beni Mellal à 45 km
  • La réserve naturelle de Tamga et sa « cathédrale » (le Rocher de Mastrfane) à 60 km
  • Les cascades d’Ouzoud à 60 km
  • Pont naturel d’Iminifri et le site préhistorique d’Iroutlane à 90 km (et à 6 km de Demnate)
  • La vallée heureuse de Aît Bougmez où nous nous rendons …

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s