Traversée inoubliable des Wahiba Sands malgré notre inconscience de partir sans guide et sans Gps! Sans compter sur la terrible tempête de sable qui s’est abattue sur nous, une expérience forte en émotions!
Bon, commencons par le commencement…
INFOS UTILES avant de rentrer dans le désert
Nous arrivons par la route 23 jusque Bitaya qui sera notre point d’entrée à Wahiba sands.
* Faire le plein de carburant avant d’entrer dans le désert
* Dégonfler ses pneus, la pression doit être à 15, nous avons loupé les stations
qui le font. Par chance, à l’entrée des locaux équipés nous les ont dégonflé gracieusement.
* Se ravitailler en eau et nourriture (on ne sait jamais ce qui peut arriver).
Nous suivons l’indication du «1000 nights camp» sur une trentaine de kilomètres.
Aucune difficulté particulière sur cette piste très empruntée et bien tracée.
Nous installons notre campement à 2 kilomètres du 1000 nights camp en haut d’une dune. Une fois installée, nous redescendons manger au 1000 night camp, à défaut d’y dormir.
Il faut reconnaître que l’hôtel est très joli mais pour autant ce n’est pas l’expérience que nous souhaitions avoir du désert. Le terme « camp » n’est qu’une appelation, nous imaginions des tentes de bédouins, mais rien à voir… constructions en dur, lits, piscine, babyfoot, nous y sommes allés le temps d’un dîner mais aussi et surtout par curiosité !!
D’ailleurs, on ne vous loupe pas quand vous n’êtes pas client, 12 Omr/adulte le buffet du soir et 7 Omr/enfant. Le dîner est pas mal, on retrouve toujours du riz, du poulet ou de la viande grillée, des crudités, desserts omanais…
Info Plus: Ma soeur revient d’Oman (je l’ai tellement tané) et a logé au « Nomadic Desert Camp », qui serait le plus ancien et authentique campement, recommandé par les locaux et elle a adoré!!!
Campement le haut d’une dune (les locaux se réunissent souvent sur les dunes pour y passer la soirée, nous suivrons leurs traces)
Coucher de soleil à depuis les hauteurs
The « 100O Night camp », le temps d’un dîner
TRAVERSEE DE WAHIBA SANDS
Nous avons longuement hésité entre rebrousser chemin puis continuer notre itinéraire vers le sud ou couper par le désert. Nous étions conscients de notre inconscience mais n’avions pas mesuré notre imprudence en traversant le désert seuls et sans Gps de navigation.
Cependant, ayant foi en la gentillesse des Omanais, nous nous sommes dit qu’ils nous aideront quoi qu’il advienne… alors en route pour l’aventure !
Les 40 premiers kilomètres se passent très bien, nous roulons à 60 km/h, ce qui secoue déjà pas mal, un vrai terrain de jeu pour mon mari.
Le tracé est bien visible, la règle d’or est d’aller toujours tout droit et ne surtout pas suivre les pistes adjacentes ce qui n’est pas toujours évident (aucun repère dans le désert tout se ressemble). Plus on s’enfonçait dans le désert moins la piste était visible car le sable recouvrait les traces.
Rencontre avec ce touriste qui souhaite se mettre dans la peau d’un bédouin le temps d’une traversée du désert à dos de chameau
A une intersection, nous ne savons plus quel chemin prendre, nous attendons un signe de Dieu… quand soudain un convoi de trois 4×4 de touristes conduis par des guides locaux apparaît. Nous leur demandons notre chemin.
Notre décidons de les suivre car pas du tout rassurés par cette tempête de sable. Leur vitesse de croisière est de 80 Km/h, ce qui est énorme. Pour résumer, avec les secousses nous touchons presque le plafond!
Mais le prix à payer de notre inconscience (seuls dans le désert sans gps) est de tenir leur cadence ce qui éclate toujours mon cher et tendre!
Nos sauveurs que nous suivons pendant la tempête de sable
Dix kilomètres avant de retrouver le bitume, le convoi s’arrête et nous décidons de continuer sans eux. Cinq minutes plus tard, plus aucune visibilité, plus de traces, impossible de reconnaître le chemin. Pris de panique nous nous arrêtons en espérant juste que le convoi repasse. Ouuuuuuuf les revoilà, ils nous font signe de les suivre…
Pour conclure, ne faites absolument pas ce que nous avons fait, personne ne maîtrise la nature qui peut s’avérer imprévisible… sans le convoi je pense que nous serions encore dans le désert!!
Attention: La Prochaine station d’essence en direction de Masirah se trouve à 120 kilomètres.
FILIM
Une zone assez paumée, en y ajoutant la tempête de sable qui nous aveugle, nous ne verrons pas grand chose de Filim. La silhouette de flamants roses et de goélands qui se nourrissent dans le marécage se distingue à peine.
Notre première journée est un peu compliquée, il en fallait bien une car on commençait à s’ennuyer !
La tempête nous poursuit, nous arrivons à franchir ce mur de sable avec grand mal jusqu’au village de pêcheur d’Al Khaluf. Impossible de camper dans ces conditions et le premier hôtel se trouve à 50 kilomètres. Pas d’autre solution que de demander à un villageois de nous prêter son abri de voiture… Bien mieux, il nous offre une maison inhabitée pour la nuit.. que de gentillesse. Après un coup de propre des dix couches de sable au sol, nous installons notre campement pour la nuit en rêvant d’une journée ensoleillée.
Grosse journée de route : Traversée de Wahiba sand à Al khaluf
AL KHALUF
Ce matin, la météo est plus clémente que la veille, Dieu merci, le décor est d’autant plus agréable.
Le village est divisé en deux parties, d’un côté des vieilles maisons de pêcheurs habitées par les travailleurs étrangers (indiens, bengals…) et de l’autre des nouvelles maisons toutes identiques pour les Omanais.
Voici, quelques clichés des baraques et voitures en piteux états des pêcheurs…
Depuis Al Khaluf, nous ferons que du hors piste pour atteindre White Beach et Sugar Dunes.
WHITE BEACH
Sans GPS de navigation, je ne vous raconte pas la galère pour trouver « The White Beach »! Le guide « Oman Off Road » nous fait passer par des petites routes, les instructions semblent si improbables que nous doutons à chaque kilomètre.
Alors, depuis le village d’ AL Khaluf, il faut passer devant l’école puis la mosquée.
Nous arrivons au bout de la route goudronnée, continuer sur la piste environ 2 km.
Et là… stupéfaction, je pense que le fameux waouuuuuuuuhhhhhh, est plus parlant!!!
Cette longue plage de sable blanc est juste incroyable. Tout le long de la plage des centaines d’oiseaux s’envolent à notre passage, une ola digne de ce nom.
Le spectacle est juste superbe et spectaculaire.
On se contente de la contempler, s’y baigner est une autre paire de manche, trop de vent, l’eau devait être à 13 degrés.
Mais le plus dingue pour nous, c’est de se dire que la plage est « la route » à emprunter pour rejoindre Sugar Dunes!!
Anecdote: Sur la plage nous rencontrons 3 petits jeunes embourbés avec leur berline, quelle joie de leur rendre service… pour une fois que nous pouvons venir en aide à des Omanais et pas l’inverse!
SUGAR DUNES
Au bout de la plage de « White Beach » se trouve des rochers qu’il faut contourner. On peine à comprendre qu’il faut franchir les dunes (repère: le chemin se trouve entre les deux baraques abandonnées).
Décor d’un blanc immaculé de Sugar Dunes
A la fin de la plage de Sugar Dunes, nous tombons un site ornithologique incroyable avec de nombreuses espèces d’oiseaux dont des centaines de flamants roses.
Seul le chant des oiseaux vient interrompre le silence des lieux.
Je vous recommande des jumelles pour les observer afin de ne pas les faire fuir en vous rapprochant trop près.
Le retour est moins enchanteur, on peut facilement s’embourber sur ce sol boueux et marécageux. Nous avons essayé plusieurs chemins afin de nous en sortir.
Conseil: Repérez le premier (ou le dernier en fonction de votre arrivée) poteau électrique, à cet endroit se trouve un pont qui est le seul point d’accès pour retrouver la terre ferme!!
Nous avons quitté le continent pour passer une journée sur l’île de Masirah Island.
RAS AL-HADD / RAS AL-DJINZ
Ahhhhhhhhhhhh, cette fameuse réserve de tortue tant connue des touristes a été un grand dilemme. Tiraillés entre l’envi de faire cet énorme plaisir aux filles, celui d’observer ses petites tortues qui sortent tout juste de leurs coquilles. Et d’un autre côté de ne pas s’y rendre pour préserver cette nature qui est déjà mise à rude épreuve.
Alors je m’explique, il faut savoir que pour ses bébés tortues c’est le parcours du combattant pour survivre leurs tous premiers jours. Tant de prédateurs sont à l’affût pour les dévorer, les crabes, les oiseaux… L’idée de me dire que nous « les humains » nous leur rajoutons de la souffrance avec notre bruit (malgré les efforts de ne pas en faire), les éclairages (aussi légers soient ils), nous avons pris la décision de ne pas y aller et de respecter leur environnement naturel.
Pour couronner le tout, nous avions rencontré des touristes qui nous racontaient que certains guides prenaient des bébés tortues qu’ils gardaient dans une bassine d’eau pour les montrer aux touristes, les jours où ils n’en rencontraient pas!!! (à savoir que la haute saison se trouve entre Septembre et Décembre).
Cela ne nous a pas empêché de profiter de la magnifique plage de Ras Al Hadd le temps d’un petit déjeuner.
Et pour compenser la petite tristesse des filles, nous avons été à la recherche de traces de passage des petites tortues. Trouvailles fructueuses avec des dizaines de coquilles toutes fraîches. Pour préserver l’espèce nous ne dévoilerons pas l’endroit, mais sachez que vous n’avez pas besoin de guides pour en voir.
Se loger:
Ras Al Hadd Guesthouse, nous y allons sans réservation à 15 Omr / Chambre avec 3 lits.
Très propre et très bien située à côté de la plage, donc bon rapport qualité/prix.
Info trajet: Ras Al Hadd à Sur _ 49 Km _ 1 heure environ
SUR
Retour progressif à la civilisation, avec des « routes asphaltées », des touristes, des restaurants un peu partout…
Ce n’est pas pour sa longue corniche au bord de la mer que nous sommes venus, mais il faut bien laisser les filles s’amuser…
Ce qui nous ramène à Sur c’est évidemment son chantier naval, ce lieu mythique marqué par le passage du célèbre Sindbad.
La construction des boutres, ces bateaux ancestraux qui étaient fabriqués uniquement à partir du bois.
Nous approchons des travailleurs (étrangers) qui construisent une boutre. Nous tentons de les saluer, sans retour de leur part, nous sentons que nous ne sommes pas les bienvenus.
Nous comprenons de suite qu’ils ne veulent pas la présence de touristes autour de leur lieux de travail mais aussi de leur lieu de vie. Logeant autour du chantier, ils devaient trouver gênant le passage incessant des touristes (sachant que tous les guides de voyage parlent de ce chantier naval).
Nous avons évidemment respecté leur intimité et sommes repartis.
Sur le retour, nous sommes tombés sur des pêcheurs, des étrangers qui ont fui la misère de leurs pays. Ces derniers s’apprêtent à regagner la mer à bord d’une boutre. Le propriétaire de la boutre sur place, (un Omanais) leur donne les dernières directives avant leur départ. Il nous explique qu’ils partent en mer pour une durée indéterminée. Ils sont autorisés à revenir qu’une fois le quota de pêche est atteint. Pour ce qui est de leur rémunération 50% du butin à se partager à 5 et les 50% restant pour le boss!
WADI TIWI
Un bel endroit de sérénité où la verdure est bercée par l’eau qui coule… la douceur de ce Wadi m’inspire de la zen attitude.
N’hésitez pas à marcher jusqu’au village si vous voulez prolonger ce beau moment de quiétude…
Info trajet: Wadi Twi à Wadi A Shab _ 2 kilomètres
WADI AL SHAB
A Wadi Tiwi, nous avons rencontré seulement deux touristes pas étonnant ces derniers se cachaient à Wadi Al Shab!!
Vous l’avez compris l’endroit est très touristique et pour cause, le tour vaut le détour!
Pour 1 Riyal (par adulte l’A/R), on traverse la rive pour rejoindre les piscines naturelles.
Un conseil, prévoyez une bonne paire de chaussure, on crapahute, grimpe, marche pendant 1 heure avec enfants (45 minutes sans bambins).
Une rando très sympa qui se ponctue par une belle récompense, une bonne baignade dans le wadi!
Pour papa c’est plutôt une chute en voulant récupérer Leyna.
Et pour les non claustrophobes, une fois arrivée à la petite cascade, un petit passage très étroit dans une sorte de grotte vous emmène à une cascade plus grande!!!
FINS
Nous installons notre tente sur la plage de Fins pas très loin de deux autres baroudeurs. Et c’est bercés par les vagues que nous fermons les yeux pour un bon dodo.
Le réveil se fait en douceur par la mélodie des vagues qui s’éclatent sur les rochers…
WADI SINKHOLE ou « Hawiyat Najm Park »
Je ne vous cache pas notre déception en arrivant. Un parking, un portail, un jardin, des escaliers, nous sommes bien loin du Wadi originel avec toutes ces infrastructures!! Ah oui j’oubliais le défilé de cars à touristes, si vous voulez vous baigner sans trop de mondes n’hésitez pas à venir vers 9h.
Neanmoins, le Wadi est incroyablement beau mais le serait davantage dans son environnement naturel.
La fin du périple…. approche à grand pas!
Pour notre dernière journée nous avons un choix cornélien à faire:
Option 1: Regagner Muscat par « la grande route » sans charme et se la couler douce dans un super hôtel avec piscine en se remplissant la panse de bons repas…
ou
Option 2: Regagner Muscat par le « hors-pistes » en direction de Wadi Arbiyyin et donc découvrir de nouveaux horizons.
WADI ARBIYINN
Vous l’aurez compris adeptes de sensations intenses, nous optons pour le hors-piste. Une façon de prolonger et de profiter jusque la dernière minute.
Cette nature « encore » à l’état sauvage a eu raison de nous, alors on the road againnnnnnnnn!!!!
Anecdote: Rencontre avec cette femme de passage, à qui Eya propose nos affaires dont nous n’avions plus grand besoin et qu’elle accepte volontiers. Même si la barrière de la langue nous empêche de communiquer, sans importance, son regard en dit tellement long…
Aller, un dernier Wadi « naturel » pour la route, direction la piscine naturelle « As Suwayh » et sa petite cascade. J’insiste sur « petite » car je m’attendais à « THE » cascade que je n’arrivais pas à trouver.
Avant de retrouver la grande route, nous traversons de petits villages et pour le plus grand plaisir des filles, de jolies frimousses viennent à notre rencontre.
Leyna et Eya ont beau essayé de leur parler en français, de parler plus fort… rien y fait!
WADI DAYQAH DAM
Accessible par la route (en berline donc) et bien indiqué, ce wadi est en réalité un grand barrage.
Oman nous a habitué à de paysages si sauvages et authentiques que cette infrastructure dénote totalement avec la nature Omanaise.
Le lac de 8 mètres de longueur peut contenir 100 millions de m3 d’eau de pluie, démentiel!
A seulement 1h20 de route de Mascate, cet endroit est apprécié des familles omanaises qui viennent se détendre ou pic niquer dans le jardin bien entretenu.
Bon, il est grand temps de se diriger vers Muscat pour rendre les clefs de notre 4×4 qui nous a fait parcourir 3000 km… ce magnifique bivouac trip restera gravé dans nos esprits à jamais.